...Lo-Li-Ta ...

Parce que j'aimerais redevenir  la personne qui lit ce livre pour la toute première fois . Redecouvrir ce chef d'oeuvre avec la même curiosité à l'esprit , le même emerveillement au coeur et toutes ces folles nuits à vivre avec Lolita et Humbert Humbert .

" Ses jambes qui reposaient en travers de mes genoux ardents , se contractaient imperceptiblement ; je les caressais ; et elle , Lola la petite minette , étendue presque de tout son long dans le coin droit , continuait de se prelasser , dévorant son fruit immémorial , chantant à travers la pulpe juteuse , perdant sa pantoufle , frottant le talon de son pied déchaussé qu'agrémentait une socquette tire-bouchonnée contre la pile de vieilles revues entassées à ma gauche sur le sofa - et chaque mouvement qu'elle faisait , chaque contortion ou ondulation m'aidait à dissimuler et à perfectionner le système de correspondance tactile entre la belle et la bête . "

" Lolita , lumière de ma vie , feu de mes reins . Mon péché , mon âme . Lo-lii-ta : Le bout de la langue fait trois petits pas le long du plais pour taper , à trois , contre les dents . Lo-lii-ta.
Le matin , elle était Lo , simplement Lo , avec son mètre quarante-six et son unique chaussette . Elle était Lola en pantalon . Elle était Dolly à l'école . Elle était Dolores sur les pointillés . Mais dans mes bras elle était toujours Lolita . "

Double sens à l'incohérence de nos gestes détraqués , pantins desarticulés qui cherchent le conduit evidé de nos idées.
Avec ça , du goût pour le style , l'exstase de nos envies , l'ivresse d'un temps donné qui se plie aux exigences du parti pris au mode d'emploie de toute une vie .
Un dernier soupir dans la poitrine et nos rires qui deguerpissent aux silences de nos nuits où la fausse dramaturgie s'accelère dans nos pleurs econduits . Au p'tit matin , un metier , un boulot , un passe temps qui tue le temps .
L'aventure au coin de la rue qui se contient dans un regard ; un morceau de hasard , du vague à l'âme civilisé , marchant au pas sous l'anonymat du toi et moi , du vous du " jeu du moi " .

C'est cette envie de nier , de ne plus s'admettre ni se supporter .
Accablé par tous ces reproches que l'on se fait soi même jours après jours sans y voir une quelcquonque issue.
Vivre dans sa culpabilité dévorante qui vous traine par dessus bord et vous retourne jusqu'à l'usure .
Il y'a de ces jours où les mots ne parlent plus et où nos silences sont bien plus demonstratifs à qui veut bien les saisir .
S'extraire , s'oublier sans vraiment y penser , cette fouttue évidence qui vous ronge le coeur : La solitude.